Née dans une maison accueillante, ayant grandi dans une famille chaleureuse, on ne peut pas dire qu'Evangelyne ait eu une vie bien difficile. Éduquée comme une membre de la famille, elle a pu en quelque sorte acquérir toutes sortes de connaissances grâce à sa maîtresse, fille unique d'une famille aisée. Elle restait malgré tout distante et méfiante, cela faisait partie de son caractère. Bien sur, elle ne doutait pas une seconde de l’honnêteté de sa maîtresse, mais en ce qui concernait ses parents, c'était différent. Et elle avait raison car plus elle grandissait, plus elle voyait une sorte de dégoût naître dans leurs regards. Etant donné son albinisme, ses oreilles et sa queue apparentes, elle devenait de plus en plus la honte de sa famille adoptive.
Et puis, c'est bien connu avec les animaux, quand c'est bébé, c'est mignon, mais quand ça grandit, on veut à tout prix s'en débarrasser.
Bien sur, ils auraient tout à fait pu la garder de sorte à en faire leur servante, mais vu son physique particulier, la vendre leur rapporterait surement beaucoup plus. C'est pour cette simple raison qu'Evangelyne fut directement envoyé dans une animalerie non loin d'ici lors de ses 12 ans, et ce, malgré le caprice de sa maîtresse voulant garder son animal.
Bien sur, elle ne connaissait rien de ce monde où les hybrides étaient considérés comme de la vulgaire marchandise.

Ses premiers jours en animalerie furent plutôt durs à accepter. Pour elle, être enfermé dans un espace clos de 5 mètres et rester là à regarder les êtres humains aller et venir, n'était pas normal du tout. Bien évidemment, elle avait tenté maintes fois de briser ses barreaux l'enfermant mais n'en avait pas la force. Elle n'hésitait pas à blesser ceux qui tentaient de l'approcher. Son agressivité grandissante lui avait valu un message d'information destiné aux personnes s'approchant.
Après d'innombrables mois, enfermée dans cet espace, n'importe qui aurait perdu espoir. N'importe qui sauf Evangelyne. Elle voyait bien que la plupart des autres hybrides avaient abandonné, leurs regards étaient dénués d'expressions, ils attendaient inlassablement sans rien tenter. Evangelyne, elle, continuait avec la même vivacité que le premier jour. Elle attendait chaque soir, qu'un membre du personnel vienne la nourrir ou autres, et se jetait sur lui, mordant, griffant, se battant sauvagement. A chaque fois, on réussissait à la maîtriser, mais elle savait qu'elle gagnait en quelque sorte de l’expérience. Elle savait comment se battre maintenant. Elle était devenue forte en quelque sorte. Elle était isolée du reste des autres hybrides, dans un coin sombre de l'animalerie depuis un bon moment maintenant. Cela évitait que trop d'humains ne s’approchent d'elle. Et comme on ne voulait s’occuper de cette "chose" que le soir, elle savait que personne ne s'approcherait de la journée.

Un jour, elle réussit à entendre un bout d'une conversation téléphonique de son patron :
-Oui. Oui, je sais. Non. Eh bien, c'est au sujet de cet hybride, tu sais ? Oui, celle-là. Oui. Eh bien, depuis 3 ans que nous l'avons, elle tente à chaque fois de s'échapper. Oui, mais elle n'hésite pas à s'attaquer aux humains. La battre ? Lui inculquer à qui elle doit du respect ? Oh ! Tu t'entends ? Tu sais, on ne peut même pas l'approcher ! Et puis, prendre le risque d’abîmer une marchandise aussi belle... Quoi ? Me la racheter ? Oui. C'est une offre plutôt intéressante, tu as l'air de tenir à l'avoir pour y mettre ce prix. Oui. Eh bien, tu vas surement croire que je veux t'empêcher de pouvoir la vendre à un prix plus élevé que le mien, puisqu'on est après tout concurrents en affaires, mais... elle est vraiment dangereuse. Si tu insistes. Oui, viens quand tu veux. Bien sur.
Elle ne savait pas ce qui l'attendait, mais elle penchait pour un transfert dans une autre animalerie. Super ! Cela lui laissait une chance de partir, une seule chance. Ou du moins, elle l’espérait.

Lors d'une matinée, un inconnu vient la chercher. Elle savait pourquoi, c'était l'homme qui avait été au téléphone avec le patron. Elle tenta sauvagement de s'échapper, mais il s'y été préparé, quand elle vit le taser, elle stoppa net ses mouvements. Elle ne savait pas quoi faire. Non. Elle ne pouvait rien faire.  
-Fais gaffe ! Avec moi, ce ne sera pas pareil ! Je n'hésiterais pas à employer les grands moyens, je n'ai pas peur de t’abîmer, annonça-t-il.
-Tss. Si vous croyiez que je vais vous obéir, cracha Evangelyne.
Elle avait peur. Mais sa fierté l'empêchait de la fermer.
-Je connais certains moyens pour te dresser et te faire taire. Tu n'es pas la première à résister tu sais, dit-il.
-Ah oui ? Je ne tiens pas compte de vulgaires menaces comme celles-ci. Vous savez que j'ai été l'auteure de l'accident s'étant produit ici, n'est-ce pas ? Celui où j'avais gravement blessé un petit garçon, il y a 2 ans je croit. Vous devriez craindre que je reproduise ce cas chez vous, non ? De toute façon, vous ne ferez rien, comme cela s'est toujours passé ici, lança-t-elle.
-Aucun souci pour ça, je n’hésiterais pas à employer les grands moyens.
Il sourit. Un sourire immense. D'un geste bref, il enclencha la tension du taser au maximum et l'utilisa sur le corps de Evangelyne.  Cette chose faisait un mal de chien ! C'était insoutenable, elle s'évanouit de douleur.
-Tu deviendras vite une docile petite hybride, crois-moi.

Elle se réveilla, quelques heures surement après, avec un mal de crâne horrible. Elle pouvait encore ressentir la brûlure sur sa peau. Ayant complètement retrouvé ses esprits, elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans un camion, la transportant surement  vers sa nouvelle prison. Une autre animalerie, sauf que cette fois, elle avait peur. Peur de ce qu'il pouvait lui arriver, de ce qu'on n'hésiterais pas à lui faire. On a beau dire, jusqu'à présent, elle a eu de la chance. Beaucoup de chance. Les choses allait surement changer maintenant. Mais elle gardait tout de même un petit peu d'espoir, elle s'accrochait à ça. Elle allait forcément trouver une solution. Elle n'allait pas abandonner pour autant, disons qu'elle allait juste se calmer un moment. En attendant son échappatoire.  

Pour moi, je pense qu'un hybride signifie simplement un être humain aux caractéristiques animales généralement apparentes.